Rester vivre dans son logement le plus longtemps possible constitue l’un des premiers désirs des personnes à mobilité réduite, âgées ou en situation de handicap. Dans la pratique, le maintien à domicile dans la durée est tout à fait réalisable lorsqu’il permet aux personnes de conserver un maximum d’indépendance. Cela signifie que le lieu de vie soit adapté, c’est-à-dire aménagé pour répondre aux besoins actuels et futurs de son occupant, tant dans sa structure que dans son mobilier. C’est aussi s’assurer que l’on vit au bon endroit, que l’on a accès facilement aux commerces et aux services de santé, que l’on est intégré dans une communauté qui nous soutient. Enfin, c’est utiliser les aides financières, administratives et logistiques qui conviennent précisément à sa situation. Faisons le tour de ces éléments point par point, de façon à dresser un plan opérationnel qui permette de regarder l’avenir d’un œil serein.
La grande majorité des seniors souhaite demeurer à domicile, et deux sur trois n’envisagent pas de déménager dans un établissement s’ils ont besoin d’aide. Cela signifie que l’habitat va devenir un pilier de la vie quotidienne, et qu’il le sera davantage progressivement : on passe de plus en plus de temps chez soi au fil du temps, surtout au 21ème siècle où l’on vit de plus en plus vieux.
Pourtant beaucoup d’entre eux, heureux de disposer d’un lieu rempli de souvenirs qu’ils connaissent comme leur poche, n’ont pas l’impression d’avoir de besoins particuliers en matière de logement. Ils supposent que leur quotidien va évoluer lentement tout comme eux-mêmes, et qu’ils auront bien le temps de s’adapter, ainsi qu’ils l’ont toujours fait : il est plus simple de fermer les yeux, de ne pas se représenter ce qu’on sera dans 10 ou 20 ans, de ne pas s’imaginer éventuellement devenir dépendant.
Comment être sûr que le logement est encore fait pour soi, aujourd’hui et dans l’avenir ? Souvent il faut un élément déclencheur, une personne extérieure qui passe, un simple incident, l’arrivée d’un enfant qui revient pendant sa convalescence, qui pousse à revoir sa façon de vivre et repenser à son projet personnel global … que l’on croyait plus ou moins bouclé une fois bien installé dans la retraite. Sur ce sujet, mieux vaut pourtant prévenir que guérir et examiner soi-même la réalité de son domicile quand on a encore toutes ses capacités, ou avec l’aide d’un membre de l’entourage.
Rester vivre chez soi implique de réfléchir à la surface dont on a besoin. Plus elle est grande, plus elle demande d’entretien et de chauffage, surtout s’il y a un étage, un jardin, un garage, sans compter la cave et le grenier. Quelles sont les pièces que l’on fréquente souvent aujourd’hui ? Quelles sont celles dont on aura vraiment besoin demain ? Arrivé à un certain âge, une grande surface à entretenir peut devenir un souci plutôt qu’un bonheur.
Plus on avance en âge, moins on se servira de tout. Une cuisine, une chambre, une salle de bains, un salon, un balcon suffisent alors largement (sauf si on doit avoir de l’aide en permanence à domicile, ce qui signifie conserver une chambre et un sanitaire supplémentaires). Tout cela doit être rassemblé autour d’un lieu de passage sans marche ni escaliers, près de la sortie, accessible de façon rapide et fluide.
Si on rencontre un jour des difficultés dans ses déplacements ou ses mouvements, pourra-t-on naviguer seul du lit aux toilettes, de la cuisine au balcon, sortir et entrer sans gêne, accéder à l’arrêt de bus, à la boulangerie, à la superette ou au cabinet médical ?
Avant d’entrer dans le détail, il faut se représenter les caractéristiques élémentaires d’un logement utilisable pour les personnes à mobilité réduite :
La cuisine est le cœur du foyer, celui qui concentre le plus de va et vient, où l’on rapporte tout ce qui vient de l’extérieur. Avec l’âge, c’est une pièce qu’on utilise moins, surtout si l’on est seul et que l’on perd peu à peu le plaisir de se préparer à manger, que le sens de la vue ou du goût diminuent, que l’on n’a plus le droit de manger ce qu’on aime ou que les médicaments coupent l’appétit.
Adapter sa cuisine pour pouvoir rester vivre à domicile, c’est tout d’abord la simplifier.
Les pièces d’eau constituent l’espace où l’on prend soin de soi, tout en étant celui où les chutes et les blessures se produisent le plus souvent. C’est parce qu’on y utilise des équipements particuliers dans un environnement humide alors que l’on est nu, souvent sans ses lunettes, et que l’on a plus peur d’y tomber qu’ailleurs. Mais rappelons que si la combinaison « eau + mouvements du corps » augmente le risque de trébucher, elle augmente aussi le plaisir de se relaxer.
Plusieurs aménagements améliorent très sensiblement la vie des personnes à mobilité réduite et leurs chances de profiter vraiment des soins du corps :
Rester vivre dans son logement pour ses vieux jours, cela implique de pouvoir compter sur un mobilier et des accessoires fiables et simples d’utilisation, qui accompagnent les personnes à mobilité réduite dans chaque moment de leur vie, qu’elles passent de plus en plus à la maison. On se sert de moins d’équipement, mais de façon plus intensive et plus longtemps. Le choix et la qualité des produits va donc avoir un réel impact.
Pour mettre en œuvre toutes ces recommandations, on a besoin à la fois de ressources financières et de ressources méthodologiques, de façon à déterminer ce qui convient précisément à chacun. Tout le monde n’a pas besoin de fauteuil roulant, ni d’un lit électrique, ni de visiophone dernier cri. Mais tous ont intérêt de savoir s’ils ont droit à des aides pour le logement, et à utiliser les conseils d’experts dont c’est le métier d’identifier ce qui va vraiment avoir un impact pour leur quotidien.
Des associations se chargent de faire le suivi de dossiers entre l’administration et les habitants (aide et support). Ceci se révèle être un gain de temps et d’énergie considérable, d’autant plus que ce travail est en grande partie gratuit pour l’usager. C’est le cas de SOLIHA, dont l’expertise se décline à chaque phase du projet :
Pour se simplifier la vie, voici une liste pense-bête qui récapitule tout ce qu’il faut vérifier dans son habitat, c’est-à-dire à l’intérieur et à l’extérieur de son domicile, pour s’assurer de pouvoir y rester jusqu’au bout :
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