Adapter une cuisine à un fauteuil roulant, c’est considérer d’un œil nouveau l’agencement des meubles, des surfaces et des ustensiles pour les utiliser aisément pendant qu’on est assis. Pour cela, on abaisse la hauteur de certains éléments, on en élève d’autres et on optimise les trajets d’un point à l’autre. Mais une cuisine doit aussi pouvoir être accessible aux personnes valides : conjoint, enfants ou aidants le cas échéant. Comment s’y prendre pour adapter cet espace aux besoins des personnes à mobilité réduite tout en le rendant confortable, sûr et fonctionnel pour tous ?
L’amplitude des mouvements d’une personne à mobilité réduite est restreinte par rapport à une personne valide. Elle peut moins se baisser pour prendre des objets situés en bas (ou se lever pour attraper ceux du haut). La différence entre une cuisine adaptée et une cuisine conventionnelle va donc concerner d’abord la position des éléments de rangement et de travail.
Si la seule personne qui utilise la cuisine est en fauteuil roulant, alors mieux vaut l’agencer pour son propre confort :
Quand on ne vit pas seul dans son foyer, les principes ci-dessus restent valables, mais en les adaptant. Car les adultes qui ne sont pas en fauteuil roulant vont finir par se faire mal au dos s’ils veulent se mettre aux fourneaux ou à la vaisselle, du coup ils peuvent être tentés d’abandonner l’idée ! Pourtant il est possible de concevoir un espace variable, qui servira à tous ceux qui veulent cuisiner.
On peut ainsi ajuster la hauteur des meubles supérieurs, grâce à des supports modulables liés à des commandes électriques, ou un système manuel à poignée ou manivelle. Cela permet de descendre les rangements du haut pour que la personne en fauteuil roulant puisse les ouvrir, puis de les remonter. Ce système possède un prix qui n’est pas accessible à tous, et avant d’investir on pourra d’abord repenser le rangement en fonction de celui qui l’utilise le plus souvent.
Idem pour les plans de travail, incluant l’évier, qui peuvent facilement s’ajuster à la taille de la personne qui s’en sert. On peut aussi imaginer deux plans de travail à deux hauteurs différentes. A noter que le surcoût d’une cuisine à hauteur variable électriquement, avec des boutons de commande intégrés sur le plan de travail, est d’environ 1/3 du prix d’un système mécanique (lui-même bien plus cher qu’un système fixe).
Un éclairage bien conçu change la vie de celui qui cuisine. Les gestes sont plus précis : on pose les ingrédients et les ustensiles à la bonne place, on ne renverse pas ce que l’on prépare, on ne se blesse pas. La diversité des sources lumineuses donne aussi du plaisir à passer davantage de temps aux fourneaux (puis à consommer les plats que l’on a préparé).
Quant aux revêtements de sol, ceux qui sont autorisés dans les logements adaptés aux personnes en fauteuil roulant ne sont ni trop lisses (pour ne pas glisser) ni trop rugueux (pour avancer sans peine). Pour la cuisine, on a le choix entre le PVC-Linoléum et le carrelage rugueux à relief.
LE CONSEIL EN PLUS
Comme on se déplace plus lentement, on ne bénéficie pas la même réactivité quand l’on est en fauteuil roulant que sur ces deux jambes. Ce qui signifie que l’on a plus d’occasions de se faire mal (ou simplement de se salir) si on renverse quelque chose qui tombe sur ses genoux, que ce soit de l’eau bouillante ou un couteau bien affuté. Pour éviter cela, on appliquera trois astuces de cuisiniers à la mobilité réduite :
Vous êtes une personne à mobilité réduite et souhaitez adapter votre cuisine ? Le Mouvement SOLIHA vous conseille sur toutes les démarches pour bénéficier des aides financières proposées par l’État. Contactez-nous dans votre département !
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