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8 conseils pour adapter ma cuisine

Adapter sa cuisine à sa condition physique, que l’on soit âgé, en situation de handicap, mal voyant, ou tout simplement en mobilité réduite ponctuelle, constitue l’une des clés du bien vivre chez soi. Parce qu’on y manipule intensément vaisselle, ustensiles, appareils électroménagers et ingrédients alimentaires, parce qu’on y coupe, lave, cuit, surveille et range, c’est la pièce la plus technique et la plus utilisée de la maison. La cuisine est à la croisée de la vie familiale et d’une vie culturelle beaucoup plus large, faite de traditions, de rythmes et de savoir-faire. Les heures qu’on y passe chaque jour et la nourriture qu’on y prépare auront une incidence durable sur la santé et le bien-être, mais aussi sur notre intégration sociale. Arrivé à la retraite, il est tentant d’y consacrer plus d’argent, d’y recevoir davantage d’amis et de famille. Puis au fur et à mesure des années le rythme peut faiblir : préparer les repas devient davantage une contrainte plutôt qu’un plaisir, surtout s’il faut désormais vivre seul chez soi. Voyons comment aménager sa cuisine pour en profiter le plus longtemps possible, en se facilitant le travail, en évitant la fatigue musculaire et en optimisant les quelques meubles qui sont vraiment nécessaires, pour ne jamais cesser de conserver son autonomie alimentaire.

1.La cuisine en U, adaptée aux personnes à mobilité réduite

La cuisine en U, c’est celle de l’organisation optimale dite triangulaire, où l’on se déplace le moins possible tout en limitant la petite gymnastique incessante qui consiste à prendre, déplacer et déposer des objets. Elle consiste à relier avantageusement les 3 zones de travail : cuisson, lavage et conservation (ou les 5 zones, si on y ajoute la préparation et le stockage).

 

Ce parcours optimal ajusté à son propre logement va avoir un impact immédiat sur les personnes à mobilité réduite, qui ne veulent pas dépenser leur énergie dans des gestes et mouvements inutiles. Autre critère de confort et de sécurité : garantir une excellente vision de ce qui est à disposition, dans les tiroirs du bas et les placards du haut, et sur l’intégralité du plan de travail.

 

Enfin, on veillera à garder sa liberté de mouvement, et notamment la possibilité de pouvoir y faire pivoter un fauteuil roulant. Cet espace dédié sera prévu dès sa conception (même si on y place un meuble aujourd’hui, il pourra facilement s’enlever demain, sans avoir à refaire le sol). Pour cela il faut impérativement conserver une surface centrale dégagée, de 150 cm de diamètre minimum, avec un accès direct à chaque élément composant le mobilier.

2.La cuisine ouverte, moderne mais exigeante

La cuisine ouverte, en particulier celle avec ilot central, représente la moitié des installations actuelles, que ce soit dans les logements neufs ou anciens, où l’on supprime le mur avec la salle à manger/salon. Les concepteurs ont largement perfectionné le design des meubles et du décor pour donner une impression de modernité et de convivialité, afin de décloisonner cet espace et de l’ouvrir à tous les membres de la famille (en le sortant du domaine exclusivement réservé aux femmes).

 

Une cuisine ouverte se veut donc plus accessible et moins sexiste. Mais comme elle devient publique, il est nécessaire d’y être soigneux et de ne pas produire trop de bruit ni d’odeurs. Cela demande un vrai ajustement pour ceux qui font mijoter les plats pendant des heures, ou qui ont tendance à encombrer les plans de travail d’un arsenal de nourriture, vaisselle sale et petit électro-ménager à la pointe du progrès. Un espace ouvert, c’est plus de travail, non pas en cuisine mais en rangement.

3.Les meubles du haut qui conviennent pour adapter une cuisine

Les rangements supérieurs sont plus difficiles d’accès aux personnes à mobilité réduite, qu’elles se déplacent en fauteuil roulant ou pas : atteindre leur contenu peut déstabiliser quelqu’un qui de l’arthrose dans les doigts ou qui est plus lent à réagir. Il faut donc être capable d’observer en direct ce que contiennent les placards, et ne pas risquer de faire dégringoler des objets lourds.

Pour cela il y a plusieurs solutions :

4.Le plan de travail, ajustable en hauteur

La hauteur du plan de travail varie d’un usage à l’autre : environ 90 cm pour une personne valide, 80 cm pour une personne en fauteuil roulant et 75 cm pour quelqu’un qui est assis sur une chaise. Un impératif : sa surface sera solide et résistante à la chaleur, pour que tous ceux qui ont moins de forces puissent l’utiliser sans l’abimer, quels que soient les plats qu’ils y posent, ou les aliments qu’ils y coupent. On supprime donc toutes les planches à découper et repose-plats inutiles et encombrants. Oui, cela se pratique couramment, et cela permet de nettoyer l’espace de préparation en entier, souvent, d’un seul geste, ce qui est beaucoup plus efficace et hygiénique.

 

Sur cette surface, on encastre :

Si une seule personne officie aux fourneaux, autant fixer le tout à la bonne hauteur et ne plus y penser. Mais si plusieurs usagers de taille très différente se relaient, on peut assez aisément ajouter un système élévateur comme on l’a vu plus haut, activé à l’aide d’une manivelle ou d’un interrupteur électrique. Il est essentiel d’envisager une cuisine ajustable si plusieurs personnes valides et invalides partagent un logement, sans quoi l’une ou l’autre finira par renoncer à faire sa part de tâches ménagères, tant il est désagréable de ne pas pouvoir travailler à bonne hauteur. On peut aussi juxtaposer deux plans de travail à hauteurs différentes, pour que chacun puisse être à l’aise, mais cela nécessite de posséder une cuisine plus grande.

5. Les meubles du bas, utiles s’ils sont mobiles

Pour adapter sa cuisine, on peut choisir dès le départ de pouvoir enlever les rangements qui se trouvent sous le plan de travail, le lavabo et la plaque de cuisson : on pourra ensuite continuer à cuisiner en fauteuil roulant si le cas se présente. Pour cela, il est possible de monter tous ces sous-meubles sur roulettes et les déplacer ensuite ailleurs, sans avoir à tout remplacer.

 

Ces rangements inférieurs seront composés de « tiroirs casseroliers », plus facile à manier qu’un meuble à portes et dont le contenu est bien visible. Mais leur surface utile ne doit pas être trop basse : une personne à mobilité réduite ou qui a mal au dos a du mal à attraper un objet qui se trouve à moins de 40 cm du sol.

6.Les appareils électroménagers, petits et en hauteur

Une cuisine pratique est simple, facile à utiliser, et surtout ne prend pas plus d’espace que nécessaire : inutile de multiplier les coûts et d’acquérir des équipements surdimensionnés par rapport à leur utilisation réelle, surtout à un âge avancé, quand on ne cuisine plus tant que ça.

 

Quelques conseils concernant les appareils électroménagers : choisir des petites tailles et les surélever d’au moins 40 cm pour pouvoir facilement les utiliser sans se pencher exagérément (frigo, lave-vaisselle, four). Concernant le réfrigérateur, opter pour le compartiment freezer en bas, car il est utilisé moins souvent. L’ouverture de la porte a son importance :

La hotte s’actionne par télécommande (mais on peut la perdre) ou avec un interrupteur positionné à bonne hauteur (moins de 1,40 m). Attention : elle doit être super performante et silencieuse si la cuisine est de type ouvert.

7.La cuisine pour les personnes malvoyantes, tactile et sonore

Une cuisine adaptée aux personnes malvoyantes offre de multiples moyens de reconnaissance tactile, car celles-ci se servent de leurs mains pour identifier les objets, la forme des boutons de contrôle de l’électroménager, des poignées, des ustensiles. Des contrastes forts dans les couleurs (vaisselle, chaises, interrupteurs) leurs sont très utiles pour les distinguer les uns des autres. Par exemple pour identifier les couverts et les assiettes sur une table, les trois seront de couleurs marquées mais différentes.

Les plaques de cuisson à induction constituent une sécurité pour les personnes mal voyantes, à condition de choisir des modèles avec des boutons ou de poser des repères sur les modèles tactiles (couplés à un apparentissage adapté). Il existe également des plaques parlantes.

A noter que dans le cas de malvoyance, tous les appareils électroniques seront doublés d’un signal sonore spécifique, sans lequel on ne peut pas savoir de quel « bip » il s’agit.

 

8. La cuisine pour les personnes malentendantes, très visuelle

Les personnes malentendantes au contraire bénéficieront de témoins lumineux pour pouvoir utiliser les appareils électroménagers. Ceux-ci doivent toutefois être extra-silencieux, de façon à ne pas engendrer de bruits parasites qui interfèrent avec les sons utiles, sur lesquels elles veulent se concentrer.

 

D’une façon générale, la lumière va aider ces personnes à vivre dans leur cuisine : transparence des espaces, cuisine intégrée avec le salon, peu de cloisons, beaucoup de clarté, absence de pénombre. L’éclairage d’une cuisine, qui doit toujours être précis, est particulièrement important ici.

L’ASTUCE EN PLUS : LE TRI DES DÉCHETS POSSÈDE SON PROPRE ESPACE

Tri et recyclage ont acquis une place durable dans tous les logements. Lorsqu’on refait sa cuisine, ou qu’on l’adapte pour une nouvelle étape de sa vie, on en profite pour créer un espace dédié aux déchets avec une poubelle pour chaque fonction : papier, verre, plastique, autres emballages (aluminium, etc.) et « le reste ». Ceux qui disposent d’un jardin ou même d’un balcon pourront se lancer dans le compost avec leurs déchets de fruits et légumes : une autre manière de faire la cuisine !

 

La cuisine n’est pas le seul espace qui gagne à être adapté aux personnes à mobilité réduite. Les autres pièces le sont tout autant. Le Mouvement SOLIHA s’est fait une spécialité dans l’appui des ménages modestes à la rénovation de leur habitat, partout à France, n’hésitez-pas à contacter l’association la plus proche de chez vous.

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